La vie moderne semble sous l’emprise d’une
malédiction que chacun, peu ou prou, expérimente : plus j’adopte les
innovations techniques qui me libèrent de tâches accaparantes en m’offrant du
temps disponible, plus le temps me manque pour faire tout ce que j’ai à faire.
Notre but sera d’éclairer ce phénomène paradoxal, et qui nous rend fort
malheureux, de notre rapport au temps dans le monde contemporain.
Mais qu’est-ce d’ailleurs que vivre en ayant le temps ? Qui a vraiment
le temps puisque, chacun le sait, notre temps est compté ? N’est-ce pas
justement le propre du sage que d’être celui qui a le temps ?
Nous proposerons d’abord de consulter quelques sagesses anciennes pour
mieux comprendre pourquoi, aujourd’hui, le temps peut ainsi nous échapper.
Cela pourrait nous permettre de mieux cibler les critiques à ce qu’est
devenue la condition humaine dans « la modernité tardive » (Hartmut
Rosa). Desquelles nous espérons tirer quelques ouvertures pour que nous soit
rendu le temps de vivre.
Car n’est-ce pas la bonne clé pour une vie heureuse que celle qui nous
ouvrirait la porte d’une réconciliation avec le temps qui passe ?
Lectures :
Lectures :
Hartmut ROSA, Aliénation et accélération ╴Vers une théorie critique de la modernité tardive, La Découverte/Poche, 2014.
ÉPICURE, Lettre à Ménécée