Devant l’antagonisme de ces deux points de vue, quelle place faut-il accorder à la religion, ou aux religions ? N’est-ce pas dans ce glissement vers le pluriel que réside notre malaise ? Le terme de « religion » peut-il être un concept en quelque sorte neutre, englobant toutes les institutions religieuses élaborant un modèle de vie en commun autour d’un noyau de dogmes qui constitue la spécificité de chacune ? Donc, quel sens donner aujourd’hui au mot « religion » ?
De quel régime de « vérité » relève-t-elle, faut-il la renvoyer une fois pour toutes à une illusion, voire un « opium » , qu’il faudrait tolérer comme un pis-aller en attendant de l’éliminer ? Les efforts qui ont été faits en ce sens, en particulier par certains régimes se réclamant du communisme poussent à la prudence : quelle rationalité serait suffisamment fondée dans ses principes pour prétendre réduire toute religion à une erreur, ou au mieux une forme de mythologie, un ensemble de mythes ?
Plutôt que
de renvoyer toutes les religions à une forme de superstition ou
d’obscurantisme, ne serait-il pas plus judicieux d’interpréter les
« mythes » (en un sens non dépréciatif) dont elles sont porteuses,
d’en explorer leurs symboles, pour nourrir une pensée soucieuse d’harmoniser
différentes visions du monde, différentes manières de vivre ensemble ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire