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Le travail va-t-il disparaître ?
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Pierre-Jean Dessertine

Le café-philo d'Apt ne pourra plus se réunir au Restaurant de La Tour de l'Ho. Il recherche un lieu d'accueil sur Apt.

Ce peut être un autre établissement bar-restaurant, ou aussi un espace dans un établissement public s'il permet d'apporter une collation à consommer sur place dans le respect des lieux.

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15/04/2016 : MYTHOLOGIE ET RELIGION, QUELLE PLACE LEUR ACCORDER ?




Il n’est pas rare aujourd’hui d’entendre qu’il faudrait « en finir avec les religions » (ex : Marie Darrieussecq, France Inter, « Boomerang » du 24 mars 2016), considérées comme source de toutes les intolérances et des violences. Mais parallèlement à l’intransigeance des défenseurs d’une laïcité qu’ils jugent menacée, d’autres soutiennent, au nom de cette même laïcité et de la liberté d’expression qu’elle implique,  la possibilité de plus en plus élargie pour les tenants de différentes confessions de pouvoir témoigner de leur croyances, au risque d’ouvrir la porte à des prosélytismes et des communautarismes que l’on aurait voulu éviter.

Devant l’antagonisme de ces deux points de vue, quelle place faut-il accorder à la religion, ou aux religions ? N’est-ce pas dans ce glissement vers le pluriel que réside notre malaise ? Le terme de « religion » peut-il être un concept en quelque sorte neutre, englobant toutes les institutions religieuses élaborant un modèle de vie en commun autour d’un noyau de dogmes qui constitue la spécificité de chacune ? Donc, quel sens donner aujourd’hui au mot « religion » ?

De quel régime de « vérité » relève-t-elle, faut-il la renvoyer une fois pour toutes à une illusion, voire un « opium » , qu’il faudrait tolérer comme un pis-aller en attendant de l’éliminer ? Les efforts qui ont été faits en ce sens, en particulier par certains régimes se réclamant du communisme poussent à la prudence : quelle rationalité serait suffisamment fondée dans ses principes pour prétendre réduire toute religion à une erreur, ou au mieux  une forme de mythologie, un ensemble de mythes ?

Ceci nous renvoie à une histoire plus que bimillénaire, la nôtre. L’opposition du logos et du muthos s’est décidée au moment de l’élaboration du platonisme, sans que pour autant le muthos soit forcément discrédité. Commence alors un long dialogue,  la raison (mot qui traduira à sa manière le logos) essayant constamment, sinon de renvoyer le mythe à l’erreur, du moins d’en dire la vérité, de l’interpréter, dans un processus qui n’a cessé d’enrichir la pensée humaine.  Cette nécessité d’une cohabitation entre mythe et raison ne peut-elle pas s’appliquer aujourd’hui au(x) problème(s) religieux ?

Plutôt que de renvoyer toutes les religions à une forme de superstition ou d’obscurantisme, ne serait-il pas plus judicieux d’interpréter les « mythes » (en un sens non dépréciatif) dont elles sont porteuses, d’en explorer leurs symboles, pour nourrir une pensée soucieuse d’harmoniser différentes visions du monde, différentes manières de vivre ensemble ?

Pierre Kœst, mars 2016

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