Drogue,
dope, médication psychotrope : où est le mal ?
Aussi loin que
l’on connaisse son histoire, l’homme semble toujours avoir accepté la
possibilité de consommer des substances pour leur effet de modification de son
état de conscience et donc de sa perception de la réalité.
Mais il faut
constater également que les « substances psychoactives » – c’est le
nom générique qu’on leur donne aujourd’hui – semblent avoir pris une place sans
précédent par son ampleur dans notre culture contemporaine. Tout se passe comme
si l’extraordinaire extension et diversification des usages de ces substances
étaient partie prenante du fameux progrès par lequel l’avènement de notre
civilisation technico-industrielle se légitime.
Il est certain
que notre réflexion aura intérêt à suivre cette piste du lien entre une vie
sociale mise en forme par une prolifération de médiations techniques et les
sollicitations que les substances psychoactives exercent sur l’homme
contemporain.
Mais alors il se
pourra fort bien que les critères communs de discrimination entre les bonnes et
mauvaises substances, les bons et mauvais usages de ces substances,
apparaissent insuffisants, tout simplement parce qu’ils sont endogènes à la
société.
C’est bien
pourquoi il faudra poser le problème à un niveau plus élevé, c’est-à-dire en
interrogeant philosophiquement le type de bien qui est visé dans la
consommation d’une substance psychoactive. C’est alors que nous pourrons
espérer faire quelques lumières sur le mal que peut faire à l’homme la
consommation de telles substances.
Pierre Jean DESSERTINE
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