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Les prochains cafés-philo …


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PRÉSENTATION



Le travail va-t-il disparaître ?
à déterminer
Pierre-Jean Dessertine

Le café-philo d'Apt ne pourra plus se réunir au Restaurant de La Tour de l'Ho. Il recherche un lieu d'accueil sur Apt.

Ce peut être un autre établissement bar-restaurant, ou aussi un espace dans un établissement public s'il permet d'apporter une collation à consommer sur place dans le respect des lieux.

Email :
cafephilo.apt@gmail.com


À venir : Le travail va-t-il disparaître ?


C’est avec l’apparition, lors de la dernière campagne présidentielle, de la proposition d’un revenu universel qu’est venue sur le devant de la scène cette idée bizarre, déjà agitée depuis quelques temps par des économistes, d’une disparition à venir du travail.
C’est une idée bizarre parce que la possession d’un travail est bien partout présentée comme la clé de voûte de l’intégration de l’individu dans la société.
Que peut alors signifier cette idée de disparition du travail ?
Exprime-t-elle une fatalité liée à l’évolution technique : de plus en plus de place pour les machines intelligentes, les algorithmes, les robots, dans le fonctionnement de notre société, et de moins en moins pour l’humain ?
Exprime-t-elle un idéal d’émancipation sociale : de moins en moins d’activités contraintes commandées par une organisation de la société au profit d’une minorité, pour avoir de plus en plus de temps pour soi, pour épanouir sa vie ? 
Mais, par ailleurs, « travailler » et « s’épanouir » sont-ils forcément antinomiques ?
Nous voyons que nos échanges, pour être profitables, ne feront pas l’économie d’une élucidation de ce mot « travail » qui a une si grande importance dans nos vies.

Lectures :

  • Jeremy Rifkin : La Fin du travail, La Découverte, 1996
  • Viviane Forrester : L’horreur économique, Fayard, 1996
  • Pierre-Jean Dessertine : Pourquoi l’homme épuise-t-il sa planète ? ALÉAS, 2010

Le 23/06/2017 : Avons-nous le temps ?



La vie moderne semble sous l’emprise d’une malédiction que chacun, peu ou prou, expérimente : plus j’adopte les innovations techniques qui me libèrent de tâches accaparantes en m’offrant du temps disponible, plus le temps me manque pour faire tout ce que j’ai à faire.
Notre but sera d’éclairer ce phénomène paradoxal, et qui nous rend fort malheureux, de notre rapport au temps dans le monde contemporain.
Mais qu’est-ce d’ailleurs que vivre en ayant le temps ? Qui a vraiment le temps puisque, chacun le sait, notre temps est compté ? N’est-ce pas justement le propre du sage que d’être celui qui a le temps ?
Nous proposerons d’abord de consulter quelques sagesses anciennes pour mieux comprendre pourquoi, aujourd’hui, le temps peut ainsi nous échapper.
Cela pourrait nous permettre de mieux cibler les critiques à ce qu’est devenue la condition humaine dans « la modernité tardive » (Hartmut Rosa). Desquelles nous espérons tirer quelques ouvertures pour que nous soit rendu le temps de vivre.
Car n’est-ce pas la bonne clé pour une vie heureuse que celle qui nous ouvrirait la porte d’une réconciliation avec le temps qui passe ?

Lectures :

Hartmut ROSA,  Aliénation et accélérationVers une théorie critique de la modernité tardive, La Découverte/Poche, 2014.
ÉPICURE, Lettre à Ménécée

Vendredi 21 avril 2017 : De quoi la post-vérité est-elle le nom ?


   Depuis quelques années on entend parler de post-vérité. La notion est employée pour penser ce qui serait une évolution contemporaine majeure dans le domaine politique et social.

   L’avènement de l’ère de la post-vérité signifierait que, déjà dans le discours idéologique (celui qui vise à influencer l’opinion publique), la valeur de vérité serait devenue dépassée.

   Or la vérité est cette valeur absolue qui, en référant le discours aux faits objectifs, donne la possibilité de mettre tout le monde d’accord sur ce qu’il énonce.

   Comment la post-vérité peut-elle avoir un sens ? Autrement dit, comment un discours peut-il accorder les individus s’il ne s’appuie pas sur la vérité ?

   Pour répondre à cette question il faudra porter notre attention sur les facteurs contemporains de délaissement de la vérité : l’omniprésence des écrans, les vies de pseudo sur Internet, l’importance des programmes de téléréalité, etc.

   L’apparition d’une post-vérité serait-elle alors l’avènement d’un régime inédit de relations sociales lié à la révolution technique des moyens de communications ?

   Ou n’y aurait-il pas des antécédents historiques qui relativiseraient la nouveauté de la post-vérité et nous donneraient une plus claire idée du type de vie sociale qu’elle augure ?


Condensé de la présentation "De quoi la post-vérité est-elle le nom ?" par Pierre-Jean Dessertine

31/03 /2017 : Le pouvoir politique peut-il être moral ?


Café philo du pays d'Apt, Luberon : Vendredi 31 mars 2017

Le pouvoir politique peut-il être moral ?

   Le pouvoir politique doit être légal, c’est-à-dire établi selon la loi et agissant conformément à la loi.

   Il doit être tout autant légitime, c’est-à-dire exprimer en son action l’intérêt public.

   Mais là n’est pas encore la moralité. Car on ne dira pas que le pouvoir politique doit être moral. Tout simplement parce que cela ne laisserait pas beaucoup d’espoir de trouver un véritable pouvoir politique dans le monde. En effet, comme le remarquait Machiavel, il y a toujours à peu près la même somme de mal et de bien dans le monde, la seule différence venant du fait « que ce mal et ce bien ne font que parcourir les divers lieux ».

   C’est pourquoi l’action politique doit faire sa part au mal, et qu’il lui apparaît régulièrement légitime de prendre des décisions immorales.

   Pourtant, il faut bien aussi entendre Kant qui montre que la moralité se vit comme « un impératif catégorique », c’est-à-dire comme une obligation de comportement indiscutable. Il s’ensuit que la responsabilité politique peut se vivre difficilement, et d’autant plus si l’on a un sens moral élevé.

   Un bon responsable politique devrait-il être alors dépourvu de sens moral ?

   Ou plutôt ne serait-ce pas le vrai progrès pour l’humanité que de faire évoluer les sociétés de façon à minimiser les contradictions entre la loi morale et la décision d’intérêt public ?

24/02/2017 : Est-il normal de vouloir s'affranchir de la norme ?


Café philo du pays d'Apt, Luberon : Vendredi 24 février 2017

Est-il normal de vouloir s'affranchir de la norme ?

   Très couramment nous émettons des jugements tels : « C’est normal ! », « C’est pas normal ! ». Que disons-nous alors ?

   Il semble que de tels jugements se suffisent à eux-mêmes. Point n’est besoin d’invoquer une quelconque règle écrite pour les justifier. Ils renvoient à la norme, et la norme, contrairement à la règle, ne demande pas à être dite ; c’est comme si elle devait être intuitivement connue de tous. Comme si elle allait de soi.
  
   Et pourtant nous savons combien la normalité peut être relative. N’est-il pas normal de porter secours à l’exilé démuni que l’on trouve sur son chemin ? Mais l’on peut trouver aussi normal de se garder de toute cette misère qui semble nous assiéger.

   Et au-delà de ces conflits de normes, il semble bien que nous ayons volontiers une relation ambivalente à la norme. Tantôt elle semble être une condition de la vie sociale, tantôt un préjugé dont il faut se libérer. Cette ambivalence peut aller jusqu’au paradoxe, comme dans les milieux sociaux où la normalité est de se montrer hors norme.

   Pourquoi la normalité est-elle si investie malgré les confusions qu’elle engendre ?

   L’avènement du monde moderne n’a-t-il pas compliqué le rapport des hommes à la norme ?

   Finalement, que se joue-t-il entre nous, et en nous, par la présence de cette si singulière notion de norme ?

25/11/2016 : Sommes-nous nés ainsi ?


Café philo du pays d'Apt, Luberon : Vendredi 25 novembre 2016

Sommes-nous nés ainsi ?


Dans quelle mesure peut-on invoquer l’inné pour rendre compte de ce que nous sommes ?


   Faut-il dire, comme tel ancien Président de la République, que l’« on naît pédophile », et donc qu’il faut soustraire définitivement à la vie sociale tout individu ainsi diagnostiqué ?

   Ou faut-il dire, avec les militants du mouvement « Gender studies » (études du genre), que la femme, comme l’homme, n’existent pas, que l’identité sexuelle est une construction culturelle, et donc qu’il y a un nombre indéfini d’identités sexuelles possibles ?

   Ne faudrait-il pas plutôt rechercher la vérité dans un juste milieu, dans la reconnaissance d’une part d’inné et d’une part d’acquis en chaque individu ? Mais alors comment déterminer les parts ? Sont-elles d’ailleurs déterminables ? Cela a-t-il même un sens de vouloir les déterminer ?